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Que sont les droits de l'homme ?

Les droits de l'homme sont des droits que nous possédons tous, simplement parce que nous sommes des êtres humains.

C'est le cas, par exemple, des droits de l'homme :

  • certaines protections contre les préjudices, comme la torture ou les abus
  • certaines libertés, comme la liberté de pratiquer sa religion, etc.

Il incombe à l'État de protéger et de défendre les droits de l'homme de ses citoyens et des personnes résidant sur son territoire. En tant que tel, le droit relatif à la protection des droits de l'homme devient important lorsqu'une personne s'engage avec les institutions de l'État.

Quels sont les droits énoncés dans la Constitution irlandaise ?

L'article 40 de la Constitution énonce les droits personnels suivants :

Article 40.1 - Égalité devant la loi

Toutes les personnes doivent être traitées de manière égale en droit et par la loi. L'État ne doit pas opérer de discrimination "injuste, déraisonnable ou arbitraire" entre les individus. Toutefois, la Constitution stipule que la loi irlandaise et le gouvernement peuvent tenir compte des capacités et des circonstances d'une personne.

Article 40.3.2 - Le droit à la vie

La Constitution protège le droit de chacun à la vie. Cela signifie que le gouvernement doit prendre les mesures appropriées pour sauvegarder la vie de chacun en élaborant des lois pour protéger les citoyens et les personnes vivant en Irlande.

Les tribunaux ont statué que le droit à la vie inscrit dans la Constitution ne couvre pas le droit à l'euthanasie. En d'autres termes, il n'existe pas de droit constitutionnel à avancer artificiellement le moment de sa mort (par exemple, dans le cas d'une maladie en phase terminale).

Article 40.4 - Liberté personnelle

Tout citoyen irlandais et toute personne vivant en Irlande ont droit à la liberté.

Toutefois, cet article stipule également que la législation irlandaise peut prévoir certaines exceptions à ce droit. Par exemple, vous pouvez être emprisonné si vous êtes reconnu coupable d'avoir commis un crime.

Article 40.6.1.i - Liberté d'expression

Vous avez le droit d'exprimer librement vos points de vue et vos opinions. Toutefois, ce droit peut être restreint ou limité, à condition que ce soit de manière légale et proportionnée.

La Constitution permet d'imposer des restrictions à ce droit dans l'intérêt de l'ordre public et de la moralité. Par exemple, les discours incitant à la violence sont illégaux car ils peuvent mettre en péril l'ordre public.

La Constitution protège également le droit à la réputation d'une personne à l'article 40.3.2. Si vous estimez qu'une autre personne a illégalement terni votre réputation, vous pouvez intenter une action en justice contre elle pour diffamation.

Article 40.6.1.ii - Liberté de réunion

Toute personne a le droit de se réunir ou de se rassembler pacifiquement. Comme le droit à la liberté d'expression, ce droit peut être limité ou restreint dans l'intérêt de l'ordre public et dans les conditions prévues par la loi.

Article 40.6.1.iii - Liberté d'association

Les personnes ont le droit légal de former des associations ou des syndicats. Il peut s'agir, par exemple, de syndicats sportifs, sociaux, caritatifs, commerciaux ou politiques. Toutefois, ce droit est également limité car la loi restreint certains types d'associations et de syndicats afin de protéger l'ordre public et conformément à la loi.

La Constitution protège-t-elle des droits non écrits ?

La loi reconnaît que l'article 40 donne lieu à certains droits personnels qui ne sont pas écrits. Ces droits sont appelés "droits non énumérés". Il s'agit notamment des droits suivants

  • le droit à des procédures équitables
  • le droit à l'intégrité corporelle
  • le droit à la vie privée
  • le droit de gagner sa vie

Le droit à des procédures équitables

Ce droit couvre un large éventail de droits, tels que

  • le droit d'être entendu : Si le gouvernement ou un organisme public envisage de prendre une décision susceptible de vous nuire ou de vous affecter, il doit vous en informer à l'avance. Vous avez le droit de faire des commentaires avant que la décision ne soit prise. Vous devez donc recevoir toutes les informations qui sont examinées. Dans certaines situations, comme les demandes d'asile où les fonctionnaires doivent s'assurer que vous dites la vérité, vous avez le droit d'être entendu en personne.
  • Le droit de connaître les raisons de la décision : Lorsque le gouvernement ou un autre organisme public prend une décision susceptible de vous nuire ou de vous affecter négativement, il doit vous communiquer sans délai les détails et les motifs de la décision. Cela signifie généralement qu'ils doivent vous envoyer la décision par écrit, avec suffisamment de détails pour expliquer ce qu'elle est et pourquoi elle a été prise. C'est très important, car cela vous permet de contester la décision devant les tribunaux si nécessaire.
  • Le principe de non partialité : Cette règle signifie qu'une personne qui prend une décision au nom du gouvernement doit être indépendante et impartiale. Elle ne doit rien avoir à gagner de la décision et n'avoir aucun intérêt personnel dans celle-ci. Lorsque vous pouvez faire appel d'une décision initiale, l'appel doit être mené par une personne qui n'a pas été impliquée dans la prise de décision initiale. Par exemple, si un fonctionnaire du conseil municipal refuse de vous inscrire sur sa liste de logements et que vous faites appel de cette décision, vous pouvez demander qu'un autre fonctionnaire s'occupe de votre appel.

Le droit à l'intégrité corporelle

L'État ne peut pas intervenir sur votre corps, sauf s'il le fait d'une manière justifiée et proportionnée conformément à la loi. L'État ne doit pas non plus vous torturer ou vous traiter de manière inhumaine ou dégradante - et doit prendre des mesures pour empêcher de tels traitements.

Le droit à la vie privée

Le droit à la vie privée comprend le droit de

  • de voter à bulletin secret lors des élections
  • Le droit à la confidentialité de vos communications écrites et téléphoniques privées
  • Protection de la vie privée conjugale

Toutefois, votre droit à la vie privée peut être limité si cela est nécessaire pour l'ordre public et conformément à la loi. Par exemple, An Garda Síochána peut obtenir un mandat de perquisition pour vos dossiers s'ils pensent que vous êtes suspecté dans le cadre d'une enquête criminelle.

Le droit de gagner sa vie

Toute personne en Irlande a le droit de travailler et de gagner un salaire. Cela inclut les demandeurs d'asile en Irlande.

Quels sont les droits spéciaux dont bénéficient les enfants en vertu de la Constitution ?

L'article 42A de la Constitution accorde aux enfants des droits distincts et supplémentaires à ceux de leurs parents. L'article 42A a été intégré à la Constitution en 2015.

Article 42A - Les droits des enfants

  • L'intérêt supérieur de l'enfant est le facteur le plus important lorsque l'État doit intervenir pour protéger sa sécurité ou son bien-être. Par exemple, si l'Agence pour l'enfance et la famille demande au tribunal de prendre en charge un enfant, le juge doit avant tout tenir compte de l'intérêt supérieur de l'enfant.
  • Les enfants ont le droit de faire entendre et de prendre en compte leur point de vue (en tenant compte de leur âge et de leur degré de maturité) dans les affaires judiciaires qui les concernent.

Ces droits peuvent être invoqués dans des affaires d'adoption, de divorce et de séparation, de protection de l'enfance et bien d'autres encore.

Quels sont les droits dont je dispose concernant mon domicile, en vertu de la Constitution ?

Article 40.5 - L'inviolabilité du logement

  • Entrée : Personne ne peut pénétrer dans votre domicile sans y être légalement autorisé. Cette règle s'applique à de nombreux types d'habitations, y compris les caravanes et les mobil-homes. An Garda Síochána ne peut entrer que s'il dispose d'un mandat ou s'il pense qu'un crime est sur le point d'être commis.
  • Proportionnalité : Les tribunaux ne peuvent autoriser des organismes tels que les autorités locales à s'immiscer dans le domicile des personnes que si cela est proportionné.

Par exemple, si vous avez garé illégalement une caravane sur un terrain public, le conseil local peut demander un mandat du tribunal pour l'enlever. Le tribunal doit décider s'il s'agit d'une mesure proportionnée. La proportionnalité signifie ici qu'il faut mettre en balance votre droit à une vie privée paisible et le droit des autres personnes à utiliser le terrain public, et le tribunal peut demander à la municipalité d'envisager une solution moins brutale que l'enlèvement de votre caravane.

Quels sont les droits énoncés dans la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) ?

Article 2 - Droit à la vie

L'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) protège le droit à la vie. Cela signifie que le gouvernement ne peut pas essayer de mettre fin à la vie de qui que ce soit et doit prendre des mesures pour protéger la vie de chacun.

Exemple : Protéger une famille fuyant la violence domestique

Si un parent doit fuir un foyer où sa vie ou celle de ses enfants est en danger, les autorités locales doivent lui fournir un logement alternatif ou un refuge.

Exemple : la protection d'une famille fuyant la violence domestique Enquêter sur un décès en détention

Lorsqu'une personne décède en garde à vue ou alors qu'elle est détenue dans un hôpital psychiatrique, par exemple, une enquête indépendante doit être menée. Cela s'applique également lorsque l'État est impliqué dans un décès (par exemple, si une personne est tuée par balle par un membre de l'An Garda Síochána).

Pour plus d'informations, nous disposons d'un guide sur les droits des membres de la famille lors des enquêtes en vertu de l'article 2 de la CEDH.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a également publié un guide sur le droit à la vie en vertu de l'article 2.

Article 3 - Droit de ne pas être soumis à la torture ni à des traitements inhumains ou dégradants

Aucun gouvernement ou organisme gouvernemental ne peut soumettre une personne à la torture ou à des traitements inhumains ou dégradants. Il n'existe aucune circonstance dans laquelle ce type de traitement est autorisé. Dans certains cas, cela peut également interdire au gouvernement d'expulser une personne qui demande l'asile dans ce pays.

La torture consiste à infliger délibérément des souffrances physiques ou mentales graves et cruelles à une autre personne pour une raison telle qu'une punition ou l'obtention d'informations.

Un traitement inhumain est un traitement qui provoque des souffrances physiques ou mentales intenses.

Un traitement dégradant est un traitement extrêmement humiliant et indigne. Les facteurs qui rendent un traitement dégradant sont notamment sa durée, ses effets physiques ou mentaux et les caractéristiques personnelles de la personne qui le subit.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 3 de la CEDH.

Article 4 - Droit de ne pas être soumis à l'esclavage et au travail forcé

Le droit d'être protégé contre l'esclavage est absolu. Cela signifie qu'il ne peut jamais être modifié.

En revanche, le droit de ne pas être soumis au travail forcé est un droit limité. Il ne s'applique pas

  • les travaux pénitentiaires ou d'intérêt général
  • au travail exigé par le gouvernement en cas d'état d'urgence
  • d'autres obligations civiques, telles que faire partie d'un jury.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 4 de la CEDH.

Article 5 - Droit à la liberté et à la sûreté

Il s'agit d'un droit qualifié. Il signifie que vous ne pouvez pas être privé de votre liberté personnelle ou détenu à moins que cela ne soit nécessaire et autorisé par la loi.

Ce droit à la liberté peut être limité si, par exemple :

  • Vous êtes reconnu coupable d'un crime et détenu en prison.
  • Il y a de bonnes raisons de penser que vous avez commis un crime.
  • Quelqu'un essaie de vous empêcher de commettre un crime.
  • Vous souffrez d'une maladie mentale qui nécessite votre détention pour protéger votre sécurité ou celle d'autrui.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 5 de la CEDH.

Article 6 - Droit à un procès équitable

Vous avez droit à un procès équitable et public si vous êtes accusé d'une infraction pénale ou autre. L'audience doit avoir lieu dans un délai raisonnable et doit être traitée par un décideur indépendant et impartial. Les informations sur lesquelles la décision est fondée doivent être mises à la disposition de toutes les personnes concernées.

L'article 6 couvre également l'assistance judiciaire. Il stipule que, dans certaines circonstances, une aide juridictionnelle doit être fournie pour garantir un procès équitable. Les facteurs permettant de décider si vous devez bénéficier de l'aide juridictionnelle sont les suivants :

  • l'importance de l'enjeu pour vous
  • votre vulnérabilité et votre capacité à vous représenter vous-même
  • Votre implication émotionnelle et la manière dont elle affecte votre dossier
  • la nécessité d'utiliser des preuves d'experts et d'interroger les témoins.

La CEDH reconnaît qu'il peut arriver que le public et les médias ne soient pas autorisés à accéder aux audiences des tribunaux, par exemple lorsque l'audience porte sur des questions de droit de la famille ou sur des enfants.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 6 et le droit pénal, ainsi qu'un guide sur l'article 6 et le droit civil.

Article 7 - Pas de peine sans loi

L'article 7 garantit que nul ne peut être accusé d'une infraction pénale pour une action qui n'était pas un crime au moment où elle a été commise.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 7.

Article 8 - Respect de la vie privée et familiale

L'article 8 protège votre droit au respect de votre vie privée, de votre vie familiale, de votre domicile et de votre correspondance (lettres, courriels et SMS) et de vos appels téléphoniques.

Vie privée : Le droit à une vie privée en vertu de la CEDH couvre de nombreux domaines. Il comprend

  • le droit de ne pas être persécuté en raison de son orientation sexuelle
  • le droit d'accepter ou de refuser un traitement médical
  • la nécessité de conserver en toute sécurité les documents sensibles, tels que les dossiers médicaux ou les dossiers officiels, et de ne pas les partager, sauf avec votre permission ou dans certaines circonstances spécifiques.

la vie familiale : La notion de vie familiale est distincte de la vie privée, mais y est liée. Le droit de jouir d'une vie familiale signifie que le gouvernement ne doit pas s'immiscer dans vos relations familiales. La vie familiale comprend les relations entre un couple qui n'est pas marié, un enfant adopté et ses parents adoptifs et, dans certains cas, un parent nourricier et un enfant nourricier.

En vertu de l'article 8 de la CEDH, votre domicile est toute structure dans laquelle vous vivez, telle qu'une maison, une caravane ou une tente, et il peut être possédé, loué ou prêté. Le droit au respect de votre domicile est le droit de l'utiliser sans ingérence illégale ou disproportionnée.

Personne ne peut pénétrer dans votre domicile ou s'y immiscer à moins d'en avoir légalement le droit. Par exemple, la police ne peut entrer que si elle a un mandat ou si elle pense qu'un crime est sur le point d'être commis. Les tribunaux ne peuvent autoriser des organismes tels que les autorités locales à s'immiscer dans le domicile des personnes (par exemple, en enlevant une caravane placée illégalement sur un terrain public) que si cela est proportionné.

Dans certains cas, lorsque cela est légal, nécessaire et proportionné, l'État peut interférer avec votre droit à la vie privée et à la vie familiale.

Il peut le faire pour

  • protéger la sécurité nationale
  • Protéger la sécurité publique
  • Protéger l'économie
  • Protéger la santé ou la moralité
  • Prévenir le désordre ou la criminalité
  • Protéger les droits d'autrui

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a publié un guide sur l'article 8 de la CEDH.

Article 9 - Droit au respect de la liberté de pensée, de croyance et de religion

L'article 9 vous donne le droit d'avoir et de pratiquer des convictions religieuses, ainsi que le droit de ne pas avoir de convictions religieuses. Il protège votre droit d'agir en fonction de vos convictions en public (par exemple, en portant un vêtement religieux tel qu'un foulard dans un espace public).

Ce droit ne peut être limité que dans des circonstances particulières, lorsque cela est proportionné et nécessaire pour protéger la sécurité publique, l'ordre public, la santé ou les droits et libertés d'autrui.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 9 de la CEDH.

Article 10 - Droit à la liberté d'expression

La CEDH vous donne le droit d'exprimer librement vos points de vue et vos opinions. Toutefois, ce droit peut être restreint ou limité pour autant que la loi l'autorise dans un but légitime et de manière proportionnée.

Les raisons légitimes de restreindre ce droit sont notamment les suivantes

  • protéger la sécurité nationale, l'intégrité territoriale (les frontières de l'État) ou la sécurité publique
  • Prévenir le désordre ou le crime
  • Protéger la santé ou la moralité
  • protéger les droits et la réputation d'autres personnes
  • empêcher la divulgation d'informations reçues à titre confidentiel
  • Maintenir l'autorité et l'impartialité des juges.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 10 de la CEDH.

Article 11 - Droit à la liberté de réunion et d'association

La CEDH vous donne le droit de vous réunir (par exemple, pour organiser une manifestation pacifique) et d'adhérer à une association, telle qu'un syndicat ou un autre groupement. Ce droit peut être limité ou restreint dans l'intérêt de la sécurité nationale ou de la sûreté publique, pour prévenir les troubles ou la criminalité, pour protéger la santé ou pour protéger les droits et les libertés d'autrui. Toutefois, des limitations ne peuvent être imposées à ce droit que si elles sont nécessaires, proportionnées et autorisées par la loi irlandaise.

La Cour européenne des droits de l'homme a publié un guide sur l'article 11 de la CEDH.

Toutes les lois irlandaises sont-elles conformes à la Constitution ?

Toutes les lois du gouvernement doivent être conformes à la Constitution.

Toutes les lois sont donc considérées, par définition, comme satisfaisant aux exigences de la Constitution, à moins qu'un tribunal n'en décide autrement. C'est ce qu'on appelle la présomption de constitutionnalité.

Lorsqu'un juge estime qu'un texte législatif, ou une partie de celui-ci, n'est pas conforme aux exigences de la Constitution, il peut annuler tout ou partie de la législation, de sorte qu'elle n'est plus valide.

Toutes les lois irlandaises sont-elles conformes au droit international en matière de droits de l'homme ?

Toutes les lois sont également présumées conformes à la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), qui fait partie du droit irlandais dans la mesure prévue par la loi de 2003 sur la Convention européenne des droits de l'homme (la loi CEDH).

Que se passe-t-il si une décision gouvernementale enfreint la législation sur les droits de l'homme ?

En vertu de l'article 5 de la loi de 2003 sur la CEDH, la High Court, la Court of Appeal ou la Supreme Court (appelées Superior Courts) peuvent déclarer qu'une loi irlandaise est totalement ou partiellement incompatible avec la CEDH. Dans ce cas, la loi reste en vigueur et le gouvernement doit décider de ce qu'il convient de faire.

Puis-je contester une mesure gouvernementale qui a violé mes droits humains ou constitutionnels ?

Vous pouvez contester une mesure gouvernementale ou une décision de justice en saisissant un tribunal si

  • vous pouvez prouver que la mesure gouvernementale vous a causé ou risque de vous causer un préjudice physique ou autre
  • vous estimez que vos droits de l'homme ou vos droits constitutionnels ont été bafoués
  • vous estimez qu'une règle juridique n'est pas conforme à la Constitution ou à la CEDH.

Ces conseils s'appliquent aux violations de vos droits en vertu de la Constitution ou de la loi de 2003 sur la CEDH. Ils ne s'appliquent pas aux cas de discrimination, qui sont couverts par les lois sur l'égalité de statut (Equal Status Acts) 2000-2018 ou les lois sur l'égalité en matière d'emploi (Employment Equality Acts) 1998-2015. Pour plus d'informations, voir la section ci-dessous : Où dois-je porter une affaire de discrimination ?

Nous vous recommandons d'obtenir des conseils juridiques avant de contester une violation de la loi devant un tribunal.

Comment puis-je contester une action ou une décision du gouvernement devant un tribunal ?

Il existe deux façons de contester le gouvernement :

  • le contrôle juridictionnel, ou
  • la procédure plénière.

Qu'est-ce que le contrôle juridictionnel ?

Le contrôle juridictionnel est un moyen pour la Haute Cour de contester une décision ou un processus décisionnel d'un organisme public ou d'une juridiction inférieure. Cette décision doit relever du droit public (par exemple, le fait qu'un conseil municipal n'entretienne pas les routes ou la manière dont il classe les demandeurs de logement par ordre de priorité). L'organisme public doit être une personne ou une organisation exerçant une fonction publique, telle qu'un ministre, un conseil local, une autorité de planification ou un tribunal.

Pour demander un contrôle juridictionnel, vous devez prouver que vous avez été affecté par la décision que vous souhaitez contester. Dans la plupart des cas, vous devez introduire une demande de contrôle juridictionnel dans les trois mois suivant la décision, mais le délai est plus court pour les questions d'immigration ou d'asile.

Qu'est-ce qu'une procédure plénière ?

Les procédures plénières se déroulent devant la High Court lorsqu'il y a un litige entre vous (le plaignant) et l'autre partie (le défendeur). Les deux parties y présentent des arguments motivés. La procédure plénière est également utilisée lorsque vous réclamez un montant d'indemnisation indéterminé ou compliqué.

La procédure commence par une citation à comparaître en séance plénière. Ensuite, les parties échangent leurs mémoires. En d'autres termes, vous envoyez au défendeur un mémoire exposant vos griefs et il vous renvoie un mémoire en défense. Un procès sera organisé et des témoins pourront être appelés à comparaître.

Nous vous recommandons d'obtenir des conseils juridiques si vous pensez que vos droits légaux ont été violés par une décision du gouvernement ou par une décision de justice.

Où dois-je porter plainte en cas de discrimination ?

La plupart des cas de discrimination relèvent des lois sur l'égalité de statut (Equal Status Acts) 2000-2018 ou des lois sur l'égalité en matière d'emploi (Employment Equality Acts) 1998-2015. Cela s'applique que vous ayez été victime de discrimination de la part d'une organisation ou d'une personne privée (comme un détaillant ou votre employeur), ou de la part du gouvernement ou d'un autre organisme public.

En règle générale, ces affaires sont portées devant la Commission des relations sur le lieu de travail (Workplace Relations Commission - WRC) plutôt que devant un tribunal, bien qu'il y ait quelques exceptions à cette règle.

Si vous faites l'objet d'une discrimination à l'entrée d'un établissement titulaire d'une licence, par exemple un bar ou un club, vous devrez saisir le tribunal de district en vertu de la loi de 2003 sur les boissons enivrantes (Intoxicating Liquor Act 2003).

Qu'est-ce que la Cour européenne des droits de l'homme ?

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) est une juridiction internationale basée à Strasbourg, en France. C'est une institution du Conseil de l'Europe, composée d'un juge de chaque État membre de l'UE. La Cour examine les allégations selon lesquelles les États ont enfreint ou n'ont pas respecté les exigences de la CEDH.

Puis-je saisir la Cour européenne des droits de l'homme ?

Vous pouvez saisir la Cour européenne des droits de l' homme si vous estimez que les droits que vous confère la CEDH ont été enfreints ou violés. Cette juridiction décide si votre plainte est justifiée et publie un jugement écrit (une décision). Lorsque la Cour européenne des droits de l'homme rend un arrêt, l'État concerné a l'obligation légale de s'y conformer. Toutefois, la Cour n'a aucun moyen de faire respecter cette obligation.

Dans la législation irlandaise, la loi de 2003 sur la Convention européenne des droits de l'homme impose aux tribunaux irlandais de tenir compte des arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme lorsqu'ils prennent des décisions concernant des affaires en Irlande.

Avant de pouvoir porter une affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme, vous devez d'abord la porter autant que possible devant le système juridique irlandais. Cela signifie que vous devez passer par toutes les étapes de l'appel dans le système judiciaire irlandais.

Vous trouverez de plus amples informations sur la saisine de la Cour européenne des droits de l'homme ici.

Si je ne souhaite pas intenter une action en justice, ai-je d'autres options ?

Oui, il existe d'autres moyens de déposer une plainte si vous ne souhaitez pas passer par les tribunaux. Vous pouvez par exemple déposer votre plainte auprès de

  • An Garda Síochána
  • Bureau du médiateur
  • Ombudsman pour les enfants (OCO)
  • Commission du médiateur de la Garda Síochána (GSOC)
  • Commission de protection des données
  • Bureau du commissaire à l'information

An Garda Síochána

Si vous pensez qu'un crime a été commis, appelez An Garda Síochána au 999. S'il ne s'agit pas d'une urgence, vous pouvez appeler la Garda Confidential Line au 1800 666 111 ou votre poste de police local.

Si vous êtes sourd, malentendant ou si vous avez des difficultés d'élocution, vous pouvez signaler un crime en cas d'urgence par SMS au 112. Votre téléphone doit d'abord être enregistré.

Pour plus d'informations sur le signalement des délits, voir le site web de An Garda Síochána.

Le bureau du médiateur

Le médiateur examine les plaintes concernant un certain nombre d'organismes publics. Il s'agit notamment des services gouvernementaux, des autorités locales, du HSE, des maisons de retraite et des organismes d'enseignement de troisième niveau financés par l'État.

En règle générale, le Médiateur ne peut pas examiner les décisions ou les actions des organismes publics si les tribunaux en sont saisis, sauf dans des circonstances particulières. Le médiateur peut émettre des avis et des recommandations sur les décisions ou les actions d'un organisme public, mais il n'a aucun pouvoir d'exécution.

Pour plus d'informations sur la manière de déposer une plainte, voir le site web du Médiateur.

Médiateur pour les enfants

Le Médiateur pour les enfants, également connu sous le nom de Bureau du Médiateur pour les enfants (OCO), a été créé par la loi de 2002 sur le Médiateur pour les enfants. L'OCO protège et promeut les droits de l'homme et le bien-être des enfants. Son travail consiste notamment à conseiller les ministres du gouvernement sur la politique à suivre et à sensibiliser le public aux questions relatives aux enfants.

L'OCO a le pouvoir d'enquêter sur les actions des organismes publics, y compris les écoles, à l'égard des enfants. Les plaintes concernant uniquement le traitement d'un enfant sont généralement traitées par l'OCO plutôt que par le bureau du médiateur. L'OCO peut formuler des recommandations, mais n'a aucun pouvoir d'exécution.

Pour plus d'informations sur la manière de déposer une plainte, voir le site web de l'OCO.

Commission du médiateur de la Garda Síochána

La Garda Síochána Ombudsman Commission, plus connue sous le nom de Garda Ombudsman ou GSOC, est chargée d'enquêter sur les plaintes concernant la conduite des membres de An Garda Síochána.

Lorsqu'elle reçoit une plainte, la GSOC doit d'abord décider si elle est "recevable" (en d'autres termes, s'il s'agit d'une plainte qu'elle est légalement autorisée à traiter). Elle doit remplir les conditions suivantes, telles que définies dans la loi Garda Síochána de 2005 :

  • La plainte doit être déposée par un membre du public ou par une personne à qui il a demandé d'agir en son nom.
  • La plainte doit porter sur une conduite policière qui, si elle était avérée, équivaudrait à un comportement répréhensible.
  • La plainte doit être déposée dans les 12 mois suivant l'incident (le GSOC peut toutefois prolonger ce délai s'il a de bonnes raisons de le faire).
  • La plainte ne doit pas être "frivole ou vexatoire". En d'autres termes, elle doit être fondée sur des faits et non sur la malveillance.

La GSOC ne peut pas enquêter sur les actions des membres de An Garda Síochána qui ne sont pas en service, à moins que leurs actions (si elles sont prouvées) ne discréditent An Garda Síochána.

Commission de protection des données

Vous avez le droit de faire part à la Commission de protection des données (DPC) de vos préoccupations concernant la manière dont une organisation a traité vos données personnelles ou l'accès qu'elle vous a accordé.

Pour savoir comment porter plainte, consultez le site web de la DPC.

Bureau du commissaire à l'information

Si vous n'êtes pas satisfait de la manière dont une demande d'information a été traitée en vertu de la loi de 2014 sur la liberté de l'information, vous pouvez demander au Bureau du commissaire à l'information (Office of the Information Commissioner, OIC) de réexaminer votre demande.

Pour plus d'informations sur les types de décisions que l'OIC peut réexaminer et sur la manière de demander un réexamen, consultez le site web de l'OIC.